Nous on aime beaucoup la Rentrée de janvier.
La course aux Prix est passée et les éditeurs sortent alors des sentiers battus et on peut découvrir de très jolies choses. Souvenez vous de l'inoubliable choc de Sukkwan Island découvert en janvier 2010, et le magnifique Les filles de l'ouragan paru en janvier 2011. C'est
souvent en janvier que l'on a nos gros coups de coeur qui dureront parfois des années.
Pour l'instant pas de très gros coups de coeur, mais des romans excellents avec lesquels on passe de très bons moments. A lire bien au chaud.
Mathilde 1vous propose de
découvrir le premier roman d'un écrivain-voyageur que vous connaissez bien Bernard Ollivier et son très orginal roman Histoire de Rosa qui tint le monde dans sa mainparu chez
Phébus.
L'histoire de Rosa commence de façon assez classique pour l'époque.
En France, en 1902, Rosa est marié à l'âge de 16 ans avec un homme deux fois plus âgé qu'elle et qui est très porté sur la boisson. Le lendemain des noces, il la viole et elle pour se défendre
lui plantera une fourchette dans les fesses !
Rose n'aura de cesse à partir de ce moment de tout mettre en oeuvre pour ne plus jamais avoir à "subir".
Rapidement son mari qui est bucheron attrape la tuberculose, il ne peut plus travailler et doit rester alité. Rosa qui est une grande lectrice, va lui raconter ses lectures et lui transmet ainsi
le plaisir de la lecture qu'il ignorait complètement. En une dizaine d'année leur relation s'est apaisée et estime et tendresse sont même apparues. Au rez-de-chaussée de la maison, Rosa tient
illégalement un bistrot. Lors d'une joute verbale, un pari idiot est lancé : lequel des hommes présents est le meilleur au lit ?... Mais qui sera la femme qui arbitrera ?
Pour payer un séjour en sanatorium à son mari, Rosa décide de s'engager dans ce pari, au risque de faire scandale dans le village. En femme d'affaires avisée, elle règle le pari et "tiendra le
monde des hommes dans sa main" !
Un premier roman inattendu pour cet auteur, très bien mené et avec une "happy end" qui arrive trop rapidement à mon goût.
Mathilde 2vous conseille le dernier
roman de l'auteur américain le plus en vue du moment, Jeffrey Eugenides, Le roman du mariage sorti chez L'olivier. Tout un programme !
1982, remise des diplômes. On fait la connaissance de Madeleine ou Mady et de Leonard son petit ami (un champion de la dépression et un crétin selon moi). Mitchell apparaît également dans
ce tableau, étudiant en théologie qui s'est juré d'épouser Mady bien qu'elle le repousse sans arrêt (crétin n°2).
Le triangle amoureux est en place.
Les 100 première pages sont assez "littéraires", l'auteur ayant sûrement voulu montrer le côté pédant de ces étudiants qui croient tout savoir. Ils sont égoïstes, ne connaissent pas vraiment la
vie et ont du mal à renoncer à leurs caprices alors qu'ils grandissent ! L'oeuvre de Roland Barthes occupe une place importante dans la première partie du roman puisqu'ils étudient
Fragments du discours amoureux et ils sont prétentieux au possible...mais ça m'a plu !
Et puis après un bond en avant , on retrouve Madeleine et Leonard mariés et Mitchell qui a voyagé en Europe, seul. Comment en sont-ils arrivés là ? Ces choix leur conviennent-ils ? Est-il
possible de tout changer ?
L'amour, lma psychiatrie, les Talking Heads, l"accident" du mariage, l'entrée maladroite dans la vie d'adulte,... Autant de thèmes qui nous touchent. Eugenides est très convaincant. Vive les
triangles amoureux et les grands adolescents qui ne savent pas grandir.
Nathalie vous suggère
d'embarquer pour Une semaine en enfer de Matthew F. Jones paru chez Denoël.
J'ai cru que j'étais dans un roman paru chez Gallmeister, ce qui est un sacré compliment !
John Moon est un vrai loser. Sa femme l'a quitté en emmenant leur bébé, il fait des petits boulots qu'il ne garde jamais plus de quelques jours et il vit dans une caravane à la
lisière de la forêt, forêt qu'il adore.
Un jour pendant qu'il poursuit un cerf dans les bois (j'ai oublié de vous dire qu'en plus il est un peu braconnier) , il tue une jeune fille par erreur. Près du corps il trouve un sac
rempli de billets de banque. Au lieu d'écouter sa raison, il va cacher le cadavre et emporter le sac ! Forcément les ennuis vont vraiment commencer. Jusque là sa vie pourtant minable va lui
paraître un conte de fées à côté de la semaine d'enfer qu'il va vivre.
Mené à un train d'enfer le roman se transforme un roman noir à suspense même si on sait que cela ne peut pas bien finir, on se surprend à espérer une fin heureuse pour ce loser de première
catégorie ! On voudrait vraiment que la malchance s'arrête. En même temps il ne fait pas toujours les bons choix...
Un bon roman qu'on ne lâche pas, très cinématographique. Et on oublie la couverture qui est vraiment moche !